Début de l’acte 2 : 2 janvier 2024

Me voici au bureau pour la reprise des activités. Le but de la matinée : vérifier sur la base de données Ondes les coordonnées des parents. Objectif : à la fin du mois de janvier, les parents devront pouvoir consulter le Livret Scolaire Unique de leur enfant sur Educonnect. Pour cela, le numéro de téléphone que chacun utilisera devra être le même que celui qui est sur la base de données.

Il m’a fallu deux heures pour modifier une petite moitié des fiches élèves deux premières des dix classes de l’élémentaire. La vie des familles se déroule sous mes yeux. Patrick Modiano pourrait en faire une géographie littéraire. Changement d’adresse d’un parent suite à une séparation, déménagement de la famille vers une commune plus lointaine – tiens, cette famille arrive régulièrement en retard, ils ont eu accès à la propriété et aux bouchons, et moi j’ouvre et ferme la porte, alerte sur les dysfonctionnements du service public, insiste sur l’importance pour l’enfant d’entrer en classe en même temps que le groupe, les premières minutes de la journée sont importantes pour la suite. – Il y a moins de changements d’adresse mail ou de numéro de portable que ce à quoi je m’attendais, mais la tendance est très forte quant à la disparition des numéros « fixes. »

J’ai fait ce matin un travail de secrétariat. Il n’y a pas de sot métier, et cette tâche qui devrait durer le temps d’une journée de travail sera utile à plus d’un titre : édition d’une liste par classe des numéros d’urgence, facile à consulter et à transporter pour les collègues, répertoire fiable de coordonnées électroniques permettant l’envoi de mails groupés.

On ne peut réduire une personne à un seul aspect de sa personnalité ou de sa position sociale. Pour l’heure je n’accepte pas d’être réduit à la fonction de directeur d’école, tant dans son acceptation officielle (au regard du référentiel de compétences datant de 2014, plusieurs fois amendé) que dans les représentations que s’en font les parents d’élèves, les enseignants, les personnes travaillant pour la municipalité et, de manière plus générale, ceux qui sont porteurs de la « vox populi ».

Pour cet acte 2 de mon blog, je vais explorer les casquettes de directeur, portier, secrétaire administratif et médical, vaguemestre, infirmier, et j’en oublie forcément. Comment nommer ce métier de manière générique, une dénomination qui engloberait toutes ces composantes du métier ? Littéralement, je pourrais me qualifier de factotum (« qui fait tout »). Le mot intendant (« fonctionnaire ayant des tâches d’administration ») me conviendrait s’il n’était confondu, dans le second degré, avec la charge d’économe. Celui qui me paraît le plus adapté est administrateur (« fonctionnaire placé à la tête d’une unité administrative »), car celui-si préserve la casquette de directeur.

Un collègue conseiller pédagogique me disait souvent : un fonctionnaire est fait pour fonctionner. Un administrateur est fait pour administrer. Administrons.

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